mardi 18 novembre 2008

La difficile transition

Les médias d'information traditionnels cherchent, chacun à sa façon, à trouver leur niche sur le web. Deux questions se posent partout, comme l'expliquait bien Paul Cauchon dans Le Devoir d'hier (17 novembre). Quel contenu faut-il proposer et comment doit-on organiser le travail?

La solution retenue varie évidemment d'une entreprise à l'autre, comme nous l'avons constaté en visitant quelques rédactions la semaine dernière dans le cadre de la préparation de notre documentaire sur le journalisme à l'ère d'internet. Les affaires, un hebdomadaire, a choisi de couvrir l'actualité financière quotidienne sur le web avec une équipe différente de celle qui continuera à approfondir les sujets pour la publication papier.Le magazine L'actualité n'offre pour sa part pas de nouvelles sur le web et a choisi de mettre l'accent sur les blogs. Quebecor alimente son portail Canoë avec les contenus de ses divers réseaux et publications.

Au Globe & Mail, on décidait récemment d'intégrer les salles de nouvelles web et papier qui formaient deux entités distinctes. En recevant une affectation, le journaliste saura ce qu'on attend de lui pour l'Internet et ce qu'il doit faire pour le journal du lendemain. Là comme ailleurs, le tâtonnement est évident. "It's going to take a little bit of time for all of us to get our heads around how this is actually going to operate, "a dit un cadre du journal.(J-Source.ca consulté le 11 novembre).

Le plus souvent, les journalistes web sont des rédacteurs sédentaires qui se contentent de ressasser les nouvelles des autres et de reprendre les dépêches d'agences. Sur la Toile, le nombre de "médias" s'est accru de façon étonnante au cours des dernières années donnant l'impression d'une grande diversité. Les propriétaires de grands groupes ont d'ailleurs utilisé cet argument pour écarter les craintes de ceux qui dénonçaient la concentration de la propriété. C'est sans doute vrai pour les commentaires et opinions de tous ordres. Mais dans le cas des nouvelles, cette apparence de diversité n'est qu'une illusion.Les mêmes nouvelles sont recyclées d'un média à l'autre.C'est aussi ce qui fait qu'elles n'ont plus de valeur? Qui va payer pour ce qu'on trouve partout, le plus souvent gratuitement.

La question qui se pose tant aux anciens qu'aux nouveaux médias est la suivante.Comment donner de la valeur à l'information? Comment en faire un "produit" que l'on ait envie d'acheter? Je vous propose de nous retrouver pour la suite au prochain congrès de la FPJQ, à l'atelier "Les nouvelles, une espèce en danger". Nous y discuterons de l'avenir des nouvelles en compagnie du professeur Philip Meyer, auteur du livre "The Vanishing Newspaper," et de Pierre Delagrave, du groupe Cossette.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Une nouvelle, comme l'annonce d'un feu sur la rue Ste-Catherine, sera à peu près traitée de la même façon, que ce soit par un journal en papier ou un site web.
Quand il est question, pour le journaliste, d'émettre une opinion, papier ou web, c'est le même texte, pas de raison d'avoir deux versions, à moins d'un manque d'espace sur le site du journal.
J'aime bien l'approche du Devoir, moitié gratuit, moitié payant.
Le samedi, par exemple, si les articles réservés aux abonnés sont très nombreux et prometteurs, j'irai acheter le journal, sinon, je me contenterai de la version web.
Quand une nouvelle (pas d'opinion) est «barrée», je vais la lire ailleurs !

Garamond